Avec ce nouveau thriller, Bernard Minier nous emmène de l’autre côté des Pyrénées, en Espagne. Découvrez les lieux principaux du récit, à Salamanque et Ségovie.


Salamanque

Nuit à Salamanque

« Le brouillard s’était encore épaissi avec la tombée de la nuit, et la lueur des réverbères n’était plus qu’une suite de halos vaporeux et distants comme des lunes jaunes le long des rues. La nuit de Salamanque était une nuit vieille de plusieurs siècles. Les lanternes qui brillaient comme des bijoux anciens dans une vitrine d’antiquaire n’étaient pas très différentes de celles qui éclairèrent le passage du roi Alphonse IX de León en 1218. » (p81)

Plaza Mayor de Salamanque

« Il était 19h58, et les terrasses de la Plaza Mayor de Salamanque étaient noires de monde malgré le froid, peuplées de grappes d’étudiants et de touristes. Assis au milieu d’eux, emmitouflé dans son manteau d’hiver, Salomón Borges se réchauffait à l’aide d’un carajillo – du café brûlant additionné de brandy, de sucre et de cannelle – tout en admirant la place illuminée. Un vrai décor de théâtre. L’une des plus belles places d’Espagne, avec ses arcades, ses colonnes, ses rangées de balcons et ses médaillons reprenant les bustes de Rodrigo Díaz de Vivar, plus connu sous le nom de Cid, d’Isabelle et Ferdinand, les Rois très catholiques, de Charles Quint ou encore d’Hernán Cortés et de Francisco Pizarro. Autrement dit, conquêtes, meurtres, colonialisme… Une civilisation dont les briques étaient des cadavres et le ciment du sang. » (p166)

La Cathédrale

« Des cloches sonnèrent dans l’une des deux cathédrales voisines. Des pigeons s’envolèrent quand ils s’avancèrent dans le cloître, où le banc de brouillard dissolvait les lignes des vieilles pierres. » (p63)

Dania Palace – Appartement de Salomón

« Il atteignit son immeuble aux 62-64 de la rue Zamora. Un édifice ancien de trois étages dont la façade baroque pleine de corniches sculptées, de bow-windows et de balcons ouvragés était presque aussi surchargée que les monuments de la ville. Le rez-de-chaussée était occupé par un vendeur de chaussures et un salon de coiffure. Il était écrit « DANIA PALACE » sur la façade. Salomón ignorait pourquoi. Il y avait aussi un café baptisé El Colonial (cafés-tapas-licores) tout à côté, dans lequel il aimait descendre le matin, à l’ouverture – bien que, là encore, il eût quelque doute sur l’origine du nom. » (p82)

Camelot

« Verónica resserra son écharpe. Elle hâta le pas. Elle n’aimait pas, bien qu’elle n’eût que quelques centaines de mètres à parcourir, ce chemin du retour seule entre la rue Bordadores – où se trouvaient le Camelot et le Gatsby, deux des hauts lieux de la nuit salmantine – et son appartement dans le bas de la rue de la Compañía. » (P135)

Librairie La Galatea

« Il allait se consoler comme toujours avec l’achat de quelque livre ancien à la librairie La Galatea voisine – La Galatea, librería anticuaria, compra-venta de libros, manuscritos y grabados – quand son téléphone vibra au fond de son manteau. » (p64)

La rue Úrsulas

« Surtout lorsqu’il eut quitté le parc pour pénétrer dans la rue Úrsulas déserte, bordée de réverbères, et d’édifices aussi anciens qu’inhabités – dont la haute et lugubre façade du couvent de l’Annonciation où il aurait cherché en vain quelque réconfort. » (p219)

Théâtre Liceo

« Il leva les yeux, contempla les balcons circulaires qui sertissaient la salle d’un écrin joliment scintillant. Quel endroit merveilleux. Dire que le théâtre du Liceo avait été fermé pendant des années jusqu’à ce qu’en 2002, quand Salamanque avait été nommée capitale européenne de la culture, on l’ait réhabilité et restauré en retrouvant le dessin originel du XIXe siècle. » (p438)

Ancienne université et cloître

« Mais ils passèrent sans s’arrêter devant la vitrine de La Galatea pour franchir, dix mètres plus loin, le porche du bâtiment historique de l’université et déboucher sur le cloître où, un peu plus de huit jours plus tôt, Salomón Borges avait appris que DIMAS avait trouvé quelque chose. » (p325)

Faculté de droit

« La faculté de droit apparut dans la brume. Un grand bâtiment moderne – mi-atrium, mi-bunker – tout en angles, vitres et structures d’acier, revêtu par endroits de cette même pierre jaune de Villamayor avec laquelle on avait construit jadis les plus beaux monuments de la ville, dans le quartier des facultés, à environ un kilomètre du centre. » (p65)


Ségovie

Plaza Mayor de Ségovie

« Ils choisirent un petit restaurant proche de la Plaza Mayor. Un endroit chaleureux, décoré de photos en noir et blanc, de céramiques et de jambons suspendus à une poutre au-dessus du bar. Un porc aux cèpes pour lui et des chipirones rellenos accompagnés de riz noir pour elle. Abîmé dans ses pensées, Salomón toucha à peine à son assiette. » (P423)

Restaurant Casa Duque

« Deux cents mètres plus loin, elle leur montra la porte d’un établissement baptisé Casa Duque.
— Vous avez déjà goûté la spécialité locale ? demanda-t-elle.
— Le cochon de lait rôti ? dit Salomón. Bien sûr. Ségovie n’est pas très loin de Salamanque et je confesse le péché de gourmandise…
— Je ne suis pas sûre d’avoir assez faim pour…, commença Lucia.
— Chut, la coupa le criminologue. Pas un mot de plus. «La cuisine est le plus ancien des arts parce que Adam naquit à jeun.» C’est de Brillat-Savarin, un gentilhomme français qui a écrit un des ouvrages fondateurs de l’art culinaire.
(…) L’intérieur était aussi bas de plafond et sombre qu’une caverne. Un invraisemblable bric-à-brac d’assiettes en porcelaine, d’ustensiles et de livres de cuisine, de guirlandes d’oignons et d’épis de maïs, de cheminées noircies et de lampes à pétrole. Dès qu’ils pénétrèrent dans la salle à l’arrière, la rumeur des conversations et la douce chaleur du lieu enveloppèrent Lucia telle une couverture douillette. » (p234/235)

Aqueduc

« Le crépuscule faisait flamber les remparts et les campaniles de Ségovie quand ils entrèrent dans la ville, après six heures de route à travers les plaines d’Aragon et les hauts plateaux de la meseta, plus une halte déjeuner.
Bâtie sur un promontoire rocheux, elle prenait des teintes d’or bruni dans le soir. Au volant de son SUV, Lucia remontait l’ancienne voie romaine, asphaltée dans un premier temps, pavée ensuite, vers la ville haute quand l’immense aqueduc surgit devant eux, tel un trait d’union entre deux collines. C’était une des choses les plus impressionnantes qu’il lui eût été donné de contempler, ce gigantesque monument qui se dressait au beau milieu des immeubles, se démarquant nettement des maisons et des édifices qui l’environnaient, sa vertigineuse silhouette profilée sur les lueurs du crépuscule
— Vingt mille blocs de pierre et pas un gramme de mortier, commenta Salomón. Construit sous l’empereur Trajan, c’est-à-dire vers 100 après J.-C. Et aussi intact que si on l’avait bâti hier. » (p227)

L’Alcazar

« L’alcazar de Ségovie : un château baroque perché sur un piton rocheux, qui évoquait aussi bien les dingueries architecturales de Louis II, le roi fou de Bavière, que le château de Walt Disney – auquel, disait-on, il avait servi de modèle. Ségovie se trouvait dans le centre de l’Espagne, à moins de deux heures de route de Salamanque et à une heure de Madrid. » (p75)

Scène de crime

« — La première affaire a été baptisée par la presse « le double crime des tunnels ». Aux victimes du deuxième double meurtre, les journalistes ont donné le nom des « mariés de l’alcazar ».
 Il marqua une pause. Ce jeune Anglais aime tenir son public en haleine, se dit Salomón, en songeant que, s’il avait porté un cardiofréquencemètre, celui-ci aurait sans doute indiqué un chiffre supérieur à cent.
— Encore un couple. De Ségovie cette fois. Marié, sans enfants. Un promeneur les a retrouvés un matin de mars 2015 dans les collines juste en face de l’alcazar. À eux deux, ils avaient reçu plus de quarante coups de couteau au torse, au cou, au visage et dans les parties génitales. » (p75)